mardi 8 octobre 2013

Les fantômes ne téléphonent pas


Une récente conversation téléphonique m'a fait penser à ça : ben non, voyons, les fantômes n'utilisent pas le téléphone. Ou rarement. Enfin, moi, j'ai jamais vu ça.

Surtout, je pense, parce que les fantômes qui vous aiment évitent absolument de vous faire flipper. Ce serait idiot.

En revanche, ils ne se privent pas de vous faire des clins d'oeil. Que vous seul saurez reconnaître.

Par exemple, ils excellent dans la peinture des levers de soleil, d'où croyez-vous que viennent ces couleurs extraordinaires ? Et dans la disposition des nuages, quand il pleut, pour laisser filtrer ces rayons gris-bleu mouillés, si bien assortis à votre chagrin, et à la lumière qu'ils restent pour vous.

Ils savent aussi faire réapparaître une musique qu'ils aimaient sur un support amovible effacé. Fastoche et efficace.

Et faire jouer, l'un après l'autre, tous les morceaux qui ont un sens pour vous, lorsque vous lancez une lecture aléatoire de votre bibliothèque musicale.

Ou encore cacher une barre de chocolat dans un cartons de livres. Qui d'autre ? (Bien sûr, pas n'importe quel chocolat, pas à n'importe quel moment, tout est bien orchestré, vous ne pouvez pas douter.)

Et ils sont capables de faire pousser des fleurs là où personne n'en avait semé. Si si.

Et quand vous vous asseyez sur une marche, triste, ils viennent s'asseoir à côté de vous, et passent le bras autour de vos épaules, pas tant pour vous consoler que pour être là, avec vous. Si vous faites bien attention, vous pouvez sentir la chaleur de leur cuisse contre la vôtre. Même dehors. Même en hiver. Même s'il fait -20°.

Ils éclairent vos rêves d'un sourire, d'un mot tendre, vous communiquent un peu de leur sérénité.

Il suffit de rester ouvert. Mais quand même, je ne crois pas qu'ils téléphonent.

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