J'adore Paris. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis une provinciale qui s'émerveille de tout dès que je mets les pieds dans la capitale. Je dévore, me régale de ce que je vois, entends et sens, et j'écris...
Dans la rue
Dans la rue à Paris, on voit des choses et des gens vraiment
insolites.
Des enfants tout petits, qui font de la trottinette sur une
bande de trottoir de 50 cm de large.
Des hommes en costume-cravate avec un sac à dos Lafuma sur l’épaule.
Des hommes en costume-cravate sur des scooters, qui montrent
leurs chaussettes assorties au costume.
Des jeunes filles habillées comme dans les magazines de
mode.
Des femmes habillées comme dans les dessins animés, avec des
imprimés léopard, sac à main, ceinture, lunettes et chapeau coordonnés.
Des amoureux qui s’embrassent.
Des couples qui s’engueulent.
Des gens raisonnables qui attendent le feu vert pour
traverser.
Des gens pressés qui traversent au rouge.
Des hommes d’affaires qui déjeunent à 13h.
Des touristes qui déjeunent à 16h.
Des voitures garées n’importe comment.
Des agents de police qui sermonnent les gens mal garés,
quand ils arrivent à les voir. Sinon, ils verbalisent.
Des oiseaux pas farouches, qui viendraient picorer dans ton
assiette si tu les laissais faire.
Et moi, qui t’écris un message.
Des hommes et des femmes qui travaillent.
Des hommes et des femmes qui ne travaillent pas.
Des voitures de luxe, qui essaient de se frayer un chemin
dans la circulation sans se faire abîmer.
Des voitures tellement anciennes que j’avais oublié que ça
existait, qui se faufilent sans faire attention à ne pas se frotter aux autres.
Des motos qui klaxonnent dans les bouchons, pour qu’on leur
laisse le passage.
Des scooters qui slaloment entre les voitures arrêtées dans
les embouteillages, et qui passent.
Des camions qui forcent le passage.
Des autocars qui forcent le passage.
Des accrochages, forcément.
Des hommes pressés, en costume, qui appellent leur assureur,
leur patron, leur femme, pour lui expliquer qu’on leur a rentré dedans, qu’ils
vont être en retard.
Des conducteurs de camion indignés, qui refusent de remplir
le constat parce que c’est l’autre, qui s’est jeté devant eux.
Des automobilistes qui s’engueulent.
Des flics qui essaient de faire circuler tout le monde, et
qui t’engueulent, tu ne sais pas pourquoi mais tu obéis.
Des embranchements improbables où les automobilistes de
droite qui veulent aller à gauche doivent croiser les automobilistes de gauche
qui veulent aller à droite, sans s’accrocher, dans un ballet au ralenti.
Et moi, qui regarde si tu m’as répondu, puisque aussi bien,
on n’avance pas.
Dans le métro
Dans le métro, à Paris, on croise aussi des gens insolites.
Des jeunes qui fraudent et te remercient parce que tu leur
tiens le portillon ouvert après être passé.
Des jeunes qui fraudent et t’insultent parce que tu ne leur
tiens pas le portillon après être passé.
Des contrôleurs et des maîtres-chiens.
Des femmes qui courent sur des talons de 12 cm pour
attraper la rame.
Des hommes en costume qui marchent rapidement.
Des femmes en tailleur qui avancent la tête haute.
Des gens qui flânent.
Des gens qui restent plantés un quart d’heure devant le
plan, et tu te demandes si c’est parce qu’ils cherchent leur destination ou
qu’ils pensent à autre chose.
Des gens fatigués, qui somnolent la tête appuyée contre la
vitre mais se lèvent d’un bond quand leur station arrive.
Des hommes qui se collent à toi et qui sentent
l’after-shave.
Des hommes qui se collent à toi et qui sentent l’homme.
Des hommes qui se collent à toi et qui sentent la sueur.
Des hommes qui sont trop loin pour que tu saches ce qu’ils
sentent, mais tu aimerais bien qu’ils viennent se coller à toi, pour voir.
Des femmes trop maquillées et trop parfumées, qui partent
travailler.
Des femmes pas maquillées ni parfumées, qui surveillent
leurs enfants.
Des gens dont la folie se voit à l’extérieur.
Des jeunes, des hommes et des femmes qui écoutent de la
musique avec des écouteurs d’iPhone.
Et moi, qui consulte ma messagerie en écoutant de la musique
sur mon iPhone.